Polémique sur la musique savante moderne - Volet 1

Publié le par Thomas S.

 Polémique sur la musique savante moderne

  Comment la musique savante moderne du XXème siècle se fait au détriment des autres musiques.

 Volet n °1

Introduction au sujet et la notion de « progrès »

Pour introduire cette réflexion, nous vous présentons tels quel les propos du compositeur Arvo Pärt (né en 1935), qui lui depuis 1976 s’est éloigné de tout cette logique de musique moderne (cette notion qui sera définie dans toute l’étude pour toute musique qui a supprimé la tonalité, le rythme et l’harmonie), pour retourner vers quelque chose de plus pur et expressif, dans un style minimaliste, à l’instar de Steve Reich et Philip Glass. Ses influences proviennent par exemple de polyphonistes du XIV et du XVème siècle (Josquin des près, Machaut...), et un critique écrit un jour à propos de cette musique « Une musique que l’on pourrait croire écrite il y a deux cent cinquante ans et qui, pourtant, ne pouvait l’être qu’aujourd’hui. Ce compositeur ainsi que ces artistes similaires sont les seuls vraisemblablement parmi les compositeurs modernes à pouvoir prétendre être musicien. Ces propos ont été tenus dans une interview dans la revue Blah Blah Thema en février 1997 et nous y agréons entièrement.

 « À cause de ce mot magique « progrès » beaucoup de musiciens sont devenus muets, et beaucoup d’artistes, aveugles. Je crois que les soi-disant musiciens « progressistes » sont souvent très conservateurs. Lorsque l’on parle, par exemple de progrès en matière scientifique, alors la notion est absolument claire ! Mais pour ce qui est de l’art, j’ignore ce que cela doit signifier…..

 L’acception triviale de ce mot comporte l’idée d’un développement infini vers plus de complexité, de concentration, de différenciation. Si l’on pense à Schubert ou Mozart, ceux-ci n’ont jamais en composant, pensé à un quelconque progrès – cela n’était, de toute façon, pas possible, parce qu’ils étaient à la recherche de quelque chose de tout à fait autre. Je ne dirais pas que la musique est devenue aujourd’hui meilleure ou plus mauvaise, mais qu’elle ressemble de moins en moins à de la musique. Je peux très bien comprendre qu’une telle crise, que de telles ruptures puissent aussi être importantes dans l’histoire de la musique, mais je ne sais pas si l’on peut parler ici de progrès. Et si oui, ce n’est en tout cas pas ce dont j’ai besoin à l’heure actuelle. On trouve  plus ou moins la musique traditionnelle, et de l’autre la musique soit disant « progressive » qui bien souvent n’a rien à voir avec de la musique. D’ailleurs, on ne parle pas toujours « musique », mais on  parle de « happening »,  « d’installation », ou de quoi que ce soit d’autre… Dans ma jeunesse, j’ai moi-même pris part à tout cela, et j e pense que beaucoup de choses dans ce domaine, ont tout à fait  le droit d’exister en tant que forme artistique, mais il y a souvent  aussi une part d’insolence là dedans. Il s’agit davantage d’enfantillages prédéveloppés, de maladies infantiles, que de véritable musique. Le progrès n’est pas quelque chose qui se développe automatiquement, parallèlement au cours du temps, et, en ce sens, tout ce qui est neuf n’est pas forcément progressif…

 …pour moi le véritable progrès va dans le sens de la « profondeur », du « centre », du  « sens », et il doit absolument être empreint d’extrême simplicité et d’une concentration absolue. »  

 

 

 

 

 

Publié dans Histoire de la musique

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